Le soleil rose se lève. Le chien jaune aussi. Un homme sort de la cabane. Il a la peau blanche et une seconde peau en tissu qui lui couvre le corps : un Indien blanc comme jamais je n’en ai vu... Il bâille, se gratte la tête puis donne un coup de pied aux fesses du chien. Le chien grogne, se gratte... et nous voilà par terre devant sa grosse truffe humide. Je l’interroge aussitôt au sujet de l’interminable trace dans la terre et des monstres qui nous entourent.
Il me répond alors dans un charabia incompréhensible. Tous les mots y sont mélangés et mal articulés, les verbes à l’infinitif. Oh là là ! J’avais complètement oublié qu’au contact des hommes, les animaux perdent peu à peu l’usage de la parole ! J’en profite pour expliquer à Élie comment un animal domestique relâché dans la nature est incapable de communiquer avec les autres animaux. Il se laisse bien souvent mourir de tristesse et de faim.
C’est donc péniblement que le chien nous livre une information de toute importance dans mon enquête : la seule chance que nous ayons de retrouver notre chère reine, c’est de monter dans l’engin où tous les animaux capturés par les hommes de la cabane sont rassemblés.
Fred Bernard