Le Paon se plaignait à Junon :
Déesse, disait-il, ce n?est pas sans raison
Que je me plains, que je murmure ;
Le chant dont vous m?avez fait don
Déplaît à toute la Nature :
Au lieu qu?un Rossignol, chétive créature,
Forme des sons aussi doux qu?éclatants ;
Est lui seul l?honneur du Printemps.
Junon répondit en colère :
Oiseau jaloux, et qui devrais te taire,
Est-ce à toi d?envier la voix du Rossignol ?
Toi que l?on voit porter à l?entour de ton col
Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies,
Qui te panades, qui déploies
Une si riche queue, et qui semble à nos yeux
La Boutique d?un Lapidaire ?
Est-il quelque oiseau sous les Cieux
Plus que toi capable de plaire ?
Tout animal n?a pas toutes propriétés ;
Nous vous avons donné diverses qualités,
Les uns ont la grandeur et la force en partage ;
Le Faucon est léger, l?Aigle plein de courage ;
Le Corbeau sert pour le présage ;
La Corneille avertit des malheurs à venir ;
Tous sont contents de leur ramage.
Cesse donc de te plaindre, ou bien, pour te punir,
Je t?ôterai ton plumage.
Pour l'anecdote, quand je me suis marié nous sommes partis quelques jours dans un gite où il y avait deux paons, un blanc et un "coloré". Nous étions émerveillés en arrivant. au bout de quatre jours nous voulions les tuer !