Septembre 1914. Mort de l'auteur Alain Fournier
Extraits de sa dernière lettre:
Chérie, ma fille, ma beauté, ma fiancée, mon amour, quand je n'en puis plus de regret, de peine de ne plus t'avoir, je relis tes lettres. Je retrouve dans ces pages bleues toute la confiance, toute l'ardeur qu'il faut (...) Amour, il faut que tu ne cesses pas de croire ardemment à ce que nous faisons. Songe que nous marchons dès avant l'aube, que nous marchons des jours entiers sans savoir où nous allons, que nous attendons dans des cours de ferme des heures et des heures sans savoir pourquoi, songe à toute la patience, à toute la religion qu'il nous faut pour résister à ce chagrin d'avoir perdu ce que l'on aime. Songe que nous serons peut-être bientôt couchés dans des tranchées dans l'eau et le froid et la boue, sous le feu. Il ne faut rien nous dire, il ne faut rien penser qui nous soulève un peu de foi et nous coupe les jambes. C'est de toi que j'attends toute ma force, toute ma vertu, toute mon audace, tout mon mépris de la mort.
C'est moi ou Petitpierre est devenu numéro 1 des créateurs ?
Bravo pour cette place honorifique, bravo pour la grille et surtout merci.
Péguy, Fournier, bientôt Apollinaire si je ne m'abuse...
Quelle saignée!