Alors, de male rage, le vieux s’enferma dans son moulin et vécut tout seul comme une bête farouche. Il ne voulut pas même garder près de lui sa petite-fille Vivette, une enfant de quinze ans, qui, depuis la mort de ses parents, n’avait plus que son grand au monde. La pauvre petite fut obligée
de gagner sa vie et de se louer un peu partout dans les mas, pour la moisson, les magnans ou les olivades. Et pourtant son grand-père avait l’air de bien l’aimer, cette enfant-là !… Il lui arrivait souvent de faire ses quatre lieues à pied par le grand soleil pour aller la voir au mas où elle travaillait, et quand il était près d’elle, il passait des heures entières à la regarder en pleurant…
Dans le pays on pensait que le vieux meunier, en renvoyant Vivette, avait agi par avarice, et cela ne lui faisait pas honneur de laisser sa petite-fille ainsi traîner d’une ferme à l’autre, exposée aux brutalités des baïles et à toutes les misères des jeunesses en condition.
Alphonse Daudet
J'ai cherché ce que sont les magnans et je n'ai trouvé que le nom provençal des vers à soie. S'agirait-il de ça ? Quelqu'un le sait ?
Merci
Merci fadban il est réussi. Louis Pasteur n'aurait-il pas sauvé les magnaneries en imposant la propreté aux "éleveurs" ?